
Vous vous demandez peut-être quelles sont les retombées économiques réelles lorsque vous achetez vos produits en Mauricie?
Considérant que l’alimentation représente 19 % de notre consommation courante, il va sans dire que le remplacement d’aliments importés par des aliments locaux a un impact considérable sur notre économie.
Lorsque nous achetons un poulet qui a été élevé et abattu ailleurs dans le monde, nous utilisons notre argent pour payer une entreprise à l’étranger, ainsi qu’un transporteur et des intermédiaires. Au final, une infime partie de cet argent dépensé reviendra dans l’économie locale. À l’inverse, si je décide d’acheter un poulet produit localement, 100 % de mon argent dépensé ira dans l’économie locale, avec en prime des emplois locaux et des retombées économiques secondaires.
Selon le gouvernement du Québec[1], si chaque consommateur québécois remplaçait 12 dollars par semaine de ses achats de produits étrangers par l’achat d’aliments du Québec, cela permettrait d’injecter un milliard de dollars supplémentaires par année dans l’économie du Québec. Considérant que la Mauricie représente 2,5 % du PIB québécois, cela représente 25 millions de dollars additionnels pour notre région. Cette petite dépense additionnelle ferait ainsi passer de 51 % à 56 % le niveau d’achat auprès des fournisseurs locaux.
L’effet multiplicateur de l’achat local
Acheter des aliments locaux a un effet multiplicateur, car cela entraîne l’achat d’autres produits locaux, ce qui forme une boucle qui fait rouler l’économie locale. Des études montrent qu’un dollar dépensé chez un producteur local d’aliments est dépensé entre 2 et 2,5 fois dans l’économie locale, dans un rayon de 30 km autour du producteur.
En effet, les producteurs locaux qui perçoivent l’argent dépensé vont devoir payer leurs fournisseurs et partenaires locaux. Non seulement la vente directe de produits a un impact financier positif sur les producteurs locaux, mais elle leur permet aussi d’investir davantage dans leurs installations et leurs équipements, et d’embaucher des travailleurs supplémentaires, lesquels pourront à leur tour faire une dépense supplémentaire dans l’économie locale.
La figure ci-contre illustre le processus qui s’enclenche lorsque l’achat local est privilégié. Le simple fait d’acheter 100 $ d’aliments locaux se traduit par un revenu de 100 $ pour les producteurs locaux. Considérant que cette dépense et ce revenu seront taxés et imposés à hauteur de 40 %, les 60 $ restants seront remis en jeu dans le circuit local, ce qui engendrera une deuxième vague de production et un nouveau revenu de 60 $, lesquels pourront être affectés à l’achat de matériels auprès de fournisseurs locaux. De ce montant auxquels 24 $ seront perçus en taxes et impôts, il s’en suivra une autre vague de dépenses et de revenus de 36 $, et ainsi de suite. Au final, les 100 $ initialement dépensés dans l’économie locale pourraient générer jusqu’à 250 $ de dépenses supplémentaires dans l’économie locale. On parlerait alors d’un effet multiplicateur de 2,5 dans l’économie locale.
Enfin, puisque chaque étape du circuit local de production est sujette à des prélèvements fiscaux, cela procure aux gouvernements des revenus qui seront à leur tour réinjectés dans nos services publics, que ce soit dans les loisirs, l’éducation ou la santé.
Les retombées liées à l’augmentation des achats d’aliments produits et transformés dans l’économie locale sont bien donc réelles et nombreuses.

[1]Gouvernement du Québec, Mettre les aliments québécois dans son panier, 2021.