Si j’emprunte cette voie, c’est parce que durant le mois de juillet, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec plusieurs restaurateurs, d’entendre des nouvelles sur le milieu de l’agrotourisme et de visiter quelques producteurs, qui font face à des défis qui stimulent la solidarité!
En dehors de mon entreprise acéricole et de ma carrière artistique, j’ai le privilège de faire une incursion de temps à autre dans le milieu médiatique pour remplacer quelques collègues qui prennent des vacances bien méritées et de ce fait, je me retrouve aux premières loges de l’information locale. La pénurie de main-d’œuvre et la septième vague de cet indésirable virus, mettent des bâtons dans les roues et dérèglent la chaîne agroalimentaire, du champ à nos assiettes. Ça crée de l’insécurité, de l’épuisement, des récoltes qui restent dans les champs par manque de cueilleurs, un service à la clientèle plus lent ou avec des compétences moindres, des ruptures de stock dues à une production au ralentie. Des histoires d’agriculteurs qui souhaitent faire des aménagements pour s’adapter aux nouvelles réalités du marché, avec des épiceries libre-service, des centres de transformation communautaires, qui peinent à voir aboutir leur projet dû aux prix des matériaux et aux délais de livraison sans cesse repoussés. Sans parler de nous, consommateurs qui voient notre pouvoir d’achat diminuer dû à la hausse des prix, ce qui nous force à réviser nos budgets.
Alors, quoi faire!
Je crois qu’être solidaire, c’est entre autres prendre le temps d’acheter local. Des études ont prouvé qu’à produit égal, acheter local n’est pas plus cher, sans compter l’impact écologique positif. C’est manger au rythme des saisons, acheter en plus grande quantité les récoltes du moment, transformer et faire des réserves. C’est cibler l’essentiel et s’enraciner dans ce que notre région produit et on est chanceux, car la Mauricie couvre large: du miel au sirop d’érable, du poisson au bison, des charcuteries au fromage, des petits fruits, des légumes, des épices, des champignons, des céréales, des bières et alcools alouette!!!! Et je ne parle pas des produits transformés!
Sur les ondes, j’ai entendu parler de coopératives où des producteurs s’unissent pour acheter la terre dont ils ont besoin, la machinerie, partager la main-d’œuvre, les kiosques de ventes. J’ai entendu des organismes communautaires qui vont cueillir les fraises restées dans les champs et en retour le producteur leur donne la moitié de leur cueillette pour redistribuer à ceux qui sont dans le besoin. On m’a demandé de laisser les fleurs sauvages et les asclépiades sur mon terrain, car ces fleurs favorisent la reproduction des papillons et le maintien des colonies de nos précieuses abeilles. J’ai entendu parler d’agriculteurs qui optent pour des solutions écologiques afin de régler des problèmes de nuisibles dans leurs champs, comme des producteurs de maïs sucrés qui introduisent dans leurs cultures des trichogrammes, une guêpe parasitoïde de la pyrale du maïs, plutôt que d’utiliser des pesticides.
Être informé ravive la fierté, être fier, stimule la solidarité et être solidaire, ça se traduit en de multiples petits gestes qui additionnés les uns aux autres, finissent par faire la différence.
Cliché vous me direz? Qui dit mieux! Les enchères sont ouvertes, partagez-nous vos solutions, vos visions, vos motivations et n’oubliez pas d’aller sur la page d’accueil du site du Miam pour participer au concours Pourquoi manges-tu la Mauricie! Vous pourriez gagner l’une des deux expériences gastronomiques personnalisées d’une valeur de 500$! Pour ma part, je viens de récolter mon ail, ma première courgette, je grignote mes fleurs de bourraches et je garnis mes hémérocalles de salsa de maïs, fraises et fines herbes. Je vous reviens début septembre, ce mois d’abondance à la lumière ambrée, je l’avoue…mon mois préféré!