Primo, ça renforce la structure de l’économie locale
Si cela peut paraître banal, le fait de manger ce qui est produit ou transformé dans sa région permet de dynamiser l’économie locale. Car pour satisfaire la demande des consommateurs, les producteurs et les transformateurs doivent augmenter leur production, ce qui les incite à investir dans l’innovation et les capacités de production de leur entreprise.
Privilégier les producteurs locaux procure de multiples avantages. En consolidant les réseaux agricoles, cela permet de maintenir et créer des emplois locaux, et de renforcer l’autonomie alimentaire, ce qui constitue un gage de sécurité face à d’éventuelles crises.
S’approvisionner localement est d’autant plus bénéfique qu’il réduit le nombre d’intermédiaires, ce qui augmente la part de la valeur ajoutée qui revient aux agriculteurs et aux travailleurs locaux, et donc les retombées économiques locales. Cette chaîne d’événements contribue donc à renforcer la structure de l’économie locale, voire même à revitaliser les villages et les régions. Et ceci, sans compter le développement d’une gastronomie originale.
Secundo, les produits locaux ne coûtent pas plus cher
En achetant directement aux producteurs locaux, vous leur permettez aussi de vendre leurs produits à un prix moindre que celui impliquant des intermédiaires nationaux et internationaux. Puisque les produits ne nécessitent pas beaucoup de transport, le coût de déplacement des produits est aussi moindre. De plus, comme les produits locaux peuvent être disponibles en abondance en saison, le prix de vente est donc au plus bas. Manger local permet donc de réaliser d’importantes économies dans son budget alimentaire.
Même si une proportion de 75 % des consommateurs sont prêts à payer un supplément pour des aliments produits localement[1], des études montrent que les aliments locaux ne coûtent pas plus cher. En effet, Aliments du Québec a demandé à des chercheurs de l’Université Dalhousie de comparer les prix de 134 produits locaux avec les prix de 431 produits importés de l’étranger et vendus en épicerie. L’étude a montré que le prix des produits locaux était le même prix ou moins cher que les autres produits provenant de l’étranger dans 70 % des aliments étudiés[2].
Le juste prix
Quand on parle de prix, on doit distinguer les bas prix et les justes prix. Et dans nos choix d’aliments, on doit aussi tenir compte de la qualité des produits et des conditions de travail des personnes impliquées dans leur production.
Lorsqu’on importe des aliments « pas chers » d’un pays qui astreint de très jeunes enfants à travailler de longues heures chaque jour dans des conditions et des salaires de misère, nous sommes complices d’un commerce inéquitable, et donc de bas prix injustes. Au contraire, l’achat d’aliments locaux est une forme d’assurance, car les lois du travail d’ici garantissent des conditions d’emplois et des salaires qui répondent à des normes minimales. D’où l’importance de soutenir notre agriculture locale.
[1] Selon une étude de la Banque de développement du Canada (BDC).
[2] Est-ce que manger québécois coûte plus cher? Radio-Canada, 15 juin 2022.